Tout le monde alors dans les finances faisait des affaires ; le tort de Fouquet fut d’en faire plus qu’un autre, avec profusion, avec scandale, et de ne pas s’apercevoir que le moment était venu où il fallait changer de méthode et compter avec le maître. […] Fouquet à son tour fut étonné, dit-on, de l’étonnement du maître, comme si lui-même ne l’avait pas prévu et n’avait pas tout fait pour cela. […] Six mois s’étaient écoulés depuis la mort de Mazarin : ce fut le temps qu’il fallut pour consommer cette ruine et opérer ce coup de maître. […] Quand est-ce que, par un clin d’œil seulement, Votre Majesté a fait pour moi ce que les maîtres font pour leurs esclaves les plus misérables, ce qu’il est besoin que Dieu fasse pour tous les hommes et pour les rois même, qui est de les menacer avant que de les punir ?