Je n’avais aucune part ni dans les affaires publiques, ni dans les secrets de mon maître : cela ne convenait ni à mes vues ni à mon caractère. […] Sarasin, intendant du prince, ne paraît pas un comptable très exact ni très probe ; mais il a le secret de la faiblesse de son maître : dans les moments difficiles, il l’amuse par un conte, et tout est oublié. […] Je recevais toutes les dépêches de l’armée, et j’y faisais les réponses par l’ordre de mon maître. […] Cosnac écoute les agents, ne les croit qu’autant qu’il faut, démêle ce qui est possible et réel, et en parle à son maître ; il ne peut obtenir de lui qu’il applique sa pensée à ce dessein, ni qu’il s’en ouvre sérieusement au roi son frère. […] Cosnac, par son intelligence et sa capacité, était donc tout à fait digne de servir directement ce sage et prudent maître, ce monarque de son siècle, et non plus ces cadets chétifs et avortés, qui se consumaient dans les corruptions et les vaines intrigues.