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38. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Né à Paris le 30 janvier 1661, fils d’un maître coutelier, reçu maître lui-même dès son enfance, il allait quelquefois servir la messe aux Blancs-Manteaux, où un religieux le distingua, lui apprit le rudiment et lui obtint une bourse à l’un des collèges de l’Université. […] Il fit de brillantes études au collège du Plessis, où il eut pour maître, dans les classes supérieures, un homme qu’il a fort loué et à qui il a fait un nom, M.  […] Il remplace son maître M.  […] Les maîtres les plus habiles ignorent souvent tout cela, et j’avoue pour moi que ces choses me sont presque toutes inconnues. […] Depuis lui, on a eu des maîtres d’une autre nature, ambitieux eux-mêmes et disant à leurs élèves hautement : « Ayons de l’ambition, messieurs, il en faut… » ; des maîtres éloquents, hardis, quelquefois présomptueux, bons à leurs disciples, mais au besoin jaloux aussi et rivaux si ces derniers grandissent trop et s’émancipent ; des maîtres enfin désirant rester tels toujours et sous toutes les formes, aimant la domination, et sachant sans trop de difficulté passer de l’exercice de renseignement à la prise de possession du pouvoir politique.

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