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607. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

IV Ce côté, c’est le côté du détail cru, du mot vulgaire, de cette langue de Paris qui quelquefois est un argot mêlé à la grande langue française, c’est enfin toute cette réalité d’en bas, qui, sous une autre plume moins distinguée et moins savante que celle des de Goncourt, lesquels ont gardé de l’idéal dans la pensée, tend à devenir chaque jour le plus affreux démocratisme littéraire. […] une exception encore, et si elle cessait de l’être un jour, ce serait grâce à des livres comme celui des de Goncourt, qui sont très séduisants, et qui mêlent leur poésie à eux à ces façons de dire abaissées et vulgaires qu’on trouve dans leur livre et qu’on dirait empruntées à toutes les bohèmes de ce temps. […] Ce livre, que je n’avais pas lu, m’a donné une volupté d’esprit mêlée de surprise. […] Ce n’était pas les portraits de deux ou trois comédiennes connues, et qui, mêlées dans un ensemble brouillé et confus, restent dans un vague anonyme.

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