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1313. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Pour rapprocher de nous ces figures de la comédie balzacienne, nous avons besoin de faire attention que, si leur aspect extérieur les recule incroyablement dans le passé, leurs passions dominantes et la complexion de leurs âmes les remettent à leur date, et que leur conception de la vie, leur façon d’aimer, leur méthode pour parvenir, la forme de leurs ambitions et de leurs convoitises, leur âpreté à l’action, leur énergie militante, leur emphase, leur naïveté, leurs illusions, leurs qualités et leurs vices appartiennent bien en propre à la génération directement issue de la Révolution et du premier Empire, et s’expliquent rigoureusement par les conditions historiques que rencontra cette génération dans son âge adulte. […] Elle n’est pas seulement belle parce qu’elle est stupide avec méthode et sérénité, ni par la surprise de la rime absente, ni par le contraste que fait l’emportement glorieux du rythme avec le simplisme didactique des paroles : mais c’est qu’elle est réellement « adéquate » à l’âme du bon gendarme, qu’elle en délimite avec exactitude la puissance intellectuelle et spéculative, et qu’elle exprime rigoureusement sa conception de la guerre, son opinion sur les civils, sa complexion amoureuse, son orgueil professionnel et le genre et le degré de poésie dont il est capable… Oui, Géromé est tout entier dans ces strophes précises et martiales : Pour les braves militaires, Y a deux genres de flanc, Le flanc gauche et le flanc droite, Arche en arrière, en avant ! […] Aurélien Scholl n’est pas l’unique inventeur de la méthode.

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