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371. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

Parfois aussi quelque maître brillant et pétrisseur d’âmes, comme un Abélard ou un Michelet, mérite d’être étudié isolément, parce qu’il a été capable de faire, non seulement des élèves, mais des disciples. […] La philosophie, si elle accepte une consigne, si elle approuve ou réfute sur commande, ne mérite pas et n’obtient pas l’ascendant qu’elle a le droit d’espérer, quand elle est un libre essai de réponse aux questions que nous posent la vie et la mort. […] A l’origine, par exemple, le prix d’éloquence, fondé par Balzac, était en réalité destiné à récompenser un sermon élégamment écrit ; il garda ce caractère jusqu’en 1758 où l’éloquence sacrée fit place à l’éloge des grands citoyens et des grands écrivains ; et depuis lors, cet exercice oratoire tend à se transformer en une étude historique et critique ou sont mis en balance mérites et démérites du grand homme désigné aux candidats. […] Un vers gamin167 de Musset rit dans toutes les mémoires : Nu comme le discours d’un académicien… Il mérite explication. […] Et pourtant, malgré l’excès de sévérité qui est leur péché mignon, malgré les paradoxes où la passion les entraîne, ils ont le mérite de signaler, dans des œuvres trop complaisamment admirées, dans des règles trop docilement acceptées, des défaillances et des côtés faibles.

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