Dans toutes les langues, l’homme a parlé et écrit en prose des choses nécessaires à la vie physique ou sociale : domesticité, agriculture, politique, éloquence, histoire, sciences naturelles, économie publique, correspondance épistolaire, conversation, mémoires, polémique, voyages, théories philosophiques, affaires publiques, affaires privées, tout ce qui est purement du domaine de la raison ou de l’utilité a été dévolu sans délibération à la prose. […] L’épi est utile, mais l’alouette vit, le grillon chante, la brise pleure, le cœur sympathise, la mémoire se souvient, l’image surgit, l’émotion naît ; avec l’émotion naît la poésie dans l’âme. […] « C’est la sagesse biblique des patriarches conçue dans une forme brève, et exprimée dans un rythme grave par une image frappante et simple qui s’imprime comme l’empreinte d’un cachet dans la mémoire. Cette poésie morale de l’Inde », ajoute le critique, « aurait pour nous quelque chose d’analogue aux Pensées de Pascal : une grande expérience de la vie se manifeste dans ces résumés de la sagesse de l’Inde ; cette sagesse a quelquefois des sourires de vieillard sur les lèvres ; elle n’a jamais d’ironie. » XXI Les lois étaient écrites ainsi en langage rythmé, pour favoriser l’exercice de la mémoire. […] C’est assez pour une mémoire éternelle.