Bailly ne paraît pas s’être préoccupé longtemps à l’avance de cette Révolution dont il devait accueillir et servir avec une fermeté simple les débuts et les principes, et où il remplit si longtemps avec droiture le rôle d’Ariste ou d’Aristide : Le vendredi 29 décembre 1786, dit-il en ses mémoires, je dînai chez M. le maréchal de Beauvau : cc fut le premier instant où la nouvelle d’une Assemblée des notables me parvint. […] Honnête homme qui, au moment où il rédigeait ses Mémoires, le lendemain et à la veille des catastrophes funestes, croyait sa carrière publique close et couronnée, et qui proposait son exemple comme un encouragement à bien faire et comme un monument mémorable de la récompense publique ! […] Il est curieux, en lisant ses mémoires ou plutôt son journal si véridique, de le voir marcher d’un courage égal et tranquille dans cette voie extraordinaire et hardie, et le cédant à peine de quelques pas en lenteur à Sieyès et à Mirabeau. […] [NdA] Lire sur cette mort de Bailly et sur ses magnanimes dispositions de la victime, les Mémoires du comte Beugnot.