Il se fie en son infirmité ; il est apprenti horloger chez un brave vieillard, nommé le père Goulden ; il va le dimanche dîner chez la veuve, mère de sa cousine, la journée se passe à parler de choses et d’autres et à s’asseoir innocemment sur la même chaise, pendant que la mère prépare la bouillie de maïs doré et le pruneau cuit qui la parfume. […] Comme je paraissais faible et que je boitais un peu, ma mère avait voulu me faire apprendre un métier plus doux que ceux de notre village ; car, au Dagsberg, on ne trouve que des bûcherons, des charbonniers et des schlitteurs. […] … Quatre jeunes femmes vont perdre leurs maris rien que dans notre village, et dix pauvres garçons vont tout abandonner, malgré père et mère, malgré la justice, malgré le bon Dieu, malgré la religion… n’est-ce pas abominable ? […] » La mère était sortie. […] Des milliers de pères et de mères, accourus à la ronde, regardaient ainsi, le long de la route… Combien retournèrent chez eux sans avoir trouvé leur enfant !