Sa mère, fille d’un procureur du roi des eaux-et-forêts à Villers-Cotterets, et son père, contrôleur du grenier à sel de la Ferté-Milon, moururent à peu d’intervalle de temps l’un de l’autre. […] Il s’agit du premier crime de Néron, de celui par lequel il échappe d’abord à l’autorité de sa mère et de ses gouverneurs. […] Agrippine, mère, petite-fille, sœur, nièce et veuve d’empereurs, homicide, incestueuse, prostituée à des affranchis, n’a d’autre crainte que de voir son fils lui échapper avec le pouvoir. […] C’est elle que je me suis surtout efforcé de bien exprimer, et ma tragédie n’est pas moins la disgrâce d’Agrippine que la mort de Britannicus. » Et malgré ce dessein formel de l’auteur, le caractère d’Agrippine n’est exprimé qu’imparfaitement : comme il fallait intéresser à sa disgrâce, ses plus odieux vices sont rejetés dans l’ombre ; elle devient un personnage peu réel, vague, inexpliqué, une manière de mère tendre et jalouse ; il n’est plus guère question de ses adultères et de ses meurtres qu’en allusion, à l’usage de ceux qui ont lu l’histoire dans Tacite. […] vous êtes mon père ; Et je dis aux vers de la terre : Vous êtes ma mère et mes sœurs.