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2154. (1910) Rousseau contre Molière

En ceci : « Examinez le comique de cet auteur : partout vous trouverez que les vices de caractère en sont l’instru ment et les défauts naturels le sujet » c’est-à-dire, car la formule, excellente du reste, n’est pas assez claire, que Molière se sert des vices de l’un pour mettre en exercice et pour mettre en pleine lumière les défauts de l’autre. […] La femme a plus d’esprit et l’homme, plus de génie ; la femme observe et l’homme raisonne ; de ce concours résultent la lumière la plus claire et là science la plus complète que puisse acquérir de lui-même l’esprit humain… » Voilà qui est bien ; mais si la jeune fille ne peut pas et ne doit pas acquérir dans les livres la connaissance des cœurs humains et si, d’autre part, cette connaissance lui est indispensable, reste qu’il faut la conduire dans le monde de très bonne heure, et alors que devient Sophie, l’idéale Sophie, élevée, sans un seul livre, sans un seul voisin de campagne, par son père et sa mère, dans un hameau ?

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