Il y supplée par ses propres lumières ; il se dit à lui-même : que risquerai-je à voir la terre cultivée et ornée par plus de mains laborieuses, les tributs augmentés, l’Etat plus florissant ? […] Ô vous… qui pouvez laisser au milieu des villes vos funestes acquisitions, vos esprits inquiets, vos cœurs corrompus et vos désirs effrénés, reprenez, puisqu’il dépend de vous, votre antique et première innocence ; allez dans les bois perdre la vue et la mémoire des crimes de vos contemporains, et ne craignez point d’avilir votre espèce en renonçant à ses lumières pour renoncer à ses vices. […] Si vous me demandiez si j’aurais prononcé un arrêt aussi dur, je vous dirais que non et que, selon mes lumières naturelles, j’aurais proportionné la punition au délit. […] Cette belle distinction porta dans les esprits une lumière si claire que jamais les chrétiens ne cessèrent de respecter l’image de Dieu dans les princes persécuteurs de la vérité… A la vérité, il leur était dur d’être traités d’ennemis publics et d’ennemis des empereurs, eux qui ne respirèrent que l’obéissance… Mais la politique romaine se croyait attaquée dans ses fondements quand on méprisait ses Dieux. […] On ne la confiera pas non plus à des hommes de métier : « Gardez-vous de faire un métier de l’état de pédagogue. » On la confiera à des citoyens « tous mariés, s’il est possible, tous distingués par leurs mœurs, leur probité, leur bon sens, leurs lumières » et qui ne professeront qu’un certain temps, pour s’élever ensuite à des emplois « moins pénibles et plus éclatants ».