/ 2158
1939. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Je me glisse, dans la nuit, à Auteuil, où il n’y a pas un vivant dans la rue, pas une lumière aux fenêtres, et par les rues à l’aspect morne, je vois passer des Bavarois, qui se promènent, quatre par quatre, mal à l’aise dans cette mort de la ville. […] Un véritable effet d’apothéose, avec ces jeux de lumière, cette transfiguration lumineuse des choses, cette gloire du couchant, ce ciel d’or, tout craquant d’artifices. […] Troisième partie. — Un jour d’hiver, un jour d’inoccupation, sur les cinq heures, la montée chez un marchand d’autographes qui a de la lumière à sa fenêtre. […] Les engouffrements du vent rabattaient le bouquet d’épines sur ma tête, et la lumière écliptique, et le paysage ardu, et l’électricité de l’air, et la tourmente de ces branches égratignantes, me donnaient comme la sensation d’un monde inconnu, d’un monde primitif, d’un monde, semblable à ce monde d’avant le déluge, dont les lectures de ces jours-ci m’avaient rempli la tête.

/ 2158