/ 2634
9. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

En effet, je le situe par la sensation musculaire spéciale, plus ou moins longue, de la main et du bras, qui vont le chercher et le rencontrent. […] Grâce à ces expériences répétées et diversifiées, lorsqu’une sensation de picotement ou toute autre s’éveille dans mon corps, même en un point pour lequel l’atlas visuel me manque, elle ressuscite sa compagne inséparable, l’image d’une sensation musculaire spéciale, sensation d’une durée précise, plus longue que telle autre semblable, moins longue que telle autre semblable, différente de telle autre aussi longue. […] Nous situons nos sensations comme les objets, par l’image associée de telles sensations musculaires plus ou moins longues. […] Mais, aussitôt après, nous avons oublié la signification musculaire que nous attachions à l’écartement de notre compas ; nous l’avons laissée derrière nous, en réserve ; nous n’avons plus dans l’esprit que cet écartement et ses multiples ; nous avons comparé directement une série d’écartements à une série d’écartements, une plus longue à une moins longue. […] C’est qu’elle équivaut aux sensations tactiles et musculaires très diversifiées et très longues par lesquelles nous percevrions cette étendue.

/ 2634