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847. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Il a complètement erré en croyant que la raison pouvait s’enseigner en masse aux hommes et devenir la loi des sociétés à venir. […] Un moment il s’est cru, comme Mme de Staël le disait de lui, le grand promulgateur de la loi de l’avenir. […] Mais là où il a complètement réussi, c’est dans sa guerre à mort aux privilèges, c’est dans la conception d’une société qui en serait entièrement purgée et chez qui l’égalité civile ferait loi. […] À la suite de ces vers, où l’on reconnaît l’ami de La Fontaine, je lis, écrites de la main de Sieyès également, des pensées latines extraites de Salluste et surtout de Lucain ; entre autres : « Jusque datum sceleri » (Le crime eut force de loi), dont il a fait usage dans la Notice qu’il publia sur sa propre vie en l’an III, et cet autre passage : « … Ruit irrevocabile vulgus », qui exprime la force fatale de la démocratie triomphante.

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