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1225. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Par une mystérieuse loi de mutuelles attirances, loi providentielle, on peut le croire, des ruines d’empires, des débris de royaumes, des exils de vaincus, des ruées de hordes, et des luttes, et des accords, et des achats de provinces, et des conquêtes de pays, et des religions furieuses, et des tueries, s’étaient conjoints en une tumultueuse et cependant ignorée embrassade de sympathies et d’incompatibilités, de divorces et d’hymens ; et un seul peuple était, qui se rua. […] Et ce furent les États Généraux, les Cahiers, les frontières défendues dès qu’elles furent conçues, le discours révolutionnaire, les belles lois justes, la joie de naître, l’insouciance de tuer, le meurtre absous par l’acceptation de mourir et une innocente bannière de fraternité suivie par les effrayantes émeutes aux gestes rouges de sang ! […] En ma déférente amitié, en ma religieuse admiration, j’ai pensé autrement, jadis ; j’ai cru sincèrement que nos esprits restaient libres sous sa loi ; je pense que je me trompais. […] si notre prosodie était soumise à des lois naturelles, il y faudrait bien obéir, à ces lois, mais visiblement elle est fondée sur l’usage et non sur la nature. » C’est précisément ce que nie Charles Baudelaire, aussi compétent que M.  […] Non moins en renonçant à la rime qu’en dispersant les mesures, les vers-libristes ont contrevenu à la loi du vers français.

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