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441. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

En même temps, la littérature devient plus descriptive, et perfectionne ce qu’on peut nommer la partie plastique de son art. […] Lisez Fromentin : il a le tact ; il a eu l’habitude, dès l’enfance, d’un certain confortable dont on se détache en littérature lorsque, précisément, on n’en est pas privé dans la vie réelle. […] Quand il aperçoit le désert, il fait un peu de littérature, comme il convenait. […] Les écrivains auxquels manque ce don d’émotion ne peuvent être, dans la littérature de fiction, que des descriptifs. […] En tout cas, il est permis de soutenir que le génie créateur y est incomplet, et que quelque chose manque à ce livre pour prendre place au premier rang, soit dans la littérature de mémoires, parce que nous n’avons là qu’un épisode d’une vie, soit dans la littérature de roman, parce que les grandes œuvres d’imagination possèdent plus d’énergie vitale, plus de force créatrice, et animent, sinon des foules, du moins des groupes entiers de personnages sortis de la pensée humaine.

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