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57. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Walpole, en bon Anglais qu’il est malgré ses traits d’esprit à la française, lui a fait lire Shakespeare ; elle l’a aussitôt goûté, elle s’est récriée comme à la découverte d’un monde nouveau : « Oh ! […] Je lus hier Othello, je viens de lire Henri VI ; je ne puis vous exprimer quel effet m’ont fait ces pièces, elles m’ont ressuscitée. » Elle aussi, à sa manière, elle a sa vue du fond comme Shakespeare, et sa lettre lxive est ce que j’appelle chez elle son monologue d’Hamlet. […] Mme de Sévigné était alors très en vogue dans la société ; on lisait le recueil de ses Lettres, assez récemment publié ; on s’en prêtait d’inédites sur le procès de Fouquet. […] Walpole va souper avec elle et ne la quitte qu’à deux heures et demie dans la nuit, et le matin, avant d’avoir les yeux bien ouverts, il avait déjà une lettre à lire de sa part. […] Il est très doux ; il ne mord personne ; il n’était méchant qu’auprès de sa maîtresse. » Or, dans une lettre de Walpole, datée du 4 mai 1781, je lis ces mots : « Le petit chien de ma pauvre chère Mme Du Deffand est arrivé.

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