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1313. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Nous avons, au seizième siècle, des conteurs que La Fontaine a connus, qu’il a très bien connus probablement presque tous, lesquels continuent la tradition du moyen âge, non seulement la continuent en la conservant, puisque le plus souvent ce sont des fableaux qu’ils remettent au style du jour et à la mode du temps, soit qu’ils les aient lus, ce qui n’est pas probable, soit qu’ils les aient tenus de la tradition orale toujours vivante, toujours solide et toujours féconde. […] La Fontaine suppose qu’ils ont été à Versailles, pour se promener d’abord et pour écouter le roman de Psyché que La Fontaine veut leur lire. […] Vous l’avouerai-je — à mon âge on fait ses confessions — que nous l’avons lue ensemble tous les deux avec des transports d’admiration, ou tout au moins des actes de faiblesse, des complaisances à son endroit ? […] Et remarquez que non seulement dans Silvia, qui est le conte dont je viens de vous lire quelque chose, mais dans son autre conte aussi, dans Simone, Musset procède exactement comme La Fontaine : Il veut que son conte soit une conversation, une causerie.

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