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411. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

La proportion et l’harmonie sont les signes de la vraie supériorité ; Goethe, Chateaubriand, Hugo, Balzac, devenaient sous le ciseau de David des éléphants humains dignes de l’Inde ; la finesse et la délicatesse des lignes disparaissaient sous cette exagération colossale. […] Ce matérialisme des lignes nuisait à la vérité et à la ressemblance. […] Le buste que David a fait de mon frère, alors âgé de quarante-quatre ans, a reproduit fidèlement son beau front, cette magnifique chevelure, indice de sa force physique égale à sa force morale, l’enchâssement merveilleux de ses yeux, les lignes si fines de ce nez carré, de cette bouche aux contours sinueux où la bonhomie s’alliait à la raillerie, ce menton qui achevait l’ovale si pur de son visage avant que l’embonpoint en eût altéré l’harmonie. […] « Les amis de Balzac reconnaîtront la vérité de ces lignes, que ceux qui ne l’auront pas connu pourront taxer d’exagération. » IX Étudions l’homme dans sa vie : Il était né à Tours en 1799. […] Des larmes me gagnent en t’écrivant ces lignes, larmes de tendresse et de désespoir, car je sens l’avenir, et il me faut cette mère dévouée au jour du triomphe !

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