Prenez, par exemple, la lettre d’Henri IV à Crillon, la lettre qui dit : « Pends-toi, brave Crillon, nous avons combattu à Arques, etc. » ; et lisez « Pendez-vous, brave Crillon, de n’avoir pas été ici près de moi, lundi dernier, à la plus belle occasion qui se soit jamais vue, etc. » ; puis un délayage de six lignes qui ne change rien au fond des choses, mais qui emporte cette adorable forme du laconisme et du tutoiement ! […] » que la France, qui l’aurait écrit, disait Chateaubriand, tient pour authentique, Fournier ne le nie pas, mais le reporte dans une lettre de vingt lignes où il se noie, accusant Antonio de Vera, un historien espagnol, d’avoir le premier arrangé ce billet à la laconienne, — ce qui prouve seulement que l’historien Vera est plus artiste que Fournier, qui n’est qu’un grammairien historique.