ni la garde qui veille la nuit sur le mont Palatin, ni les forces répandues dans toute la ville, ni la consternation du peuple, ni ce concours de tous les bons citoyens, ni le lieu fortifié choisi pour cette assemblée, ni les regards indignés de tous les sénateurs, rien n’a pu t’ébranler ? […] Oui, Catilina, tu as été chez Léca l’avant-dernière nuit ; tu as partagé l’Italie entre tes complices ; tu as marqué les lieux où ils devaient se rendre ; tu as choisi ceux que tu laisserais à Rome, ceux que tu emmènerais avec toi ; tu as désigné l’endroit de la ville où chacun allumerait l’incendie ; tu as déclaré que le moment de ton départ était arrivé ; que, si tu retardais de quelques instants, c’était parce que je vivais encore. […] … « Non, je n’irai point en Asie, parce que je fuis les lieux où je puis rencontrer les Romains, et où la célébrité, autrefois ma gloire, me poursuit maintenant comme une honte ! […] Les lieux sacrés eux-mêmes semblent s’être émus en voyant tomber l’impie, et avoir ressaisi le droit d’une juste vengeance. […] Il se retira dans sa maison plus reculée d’Astura, séjour de deuil où il avait, comme on l’a vu, nourri la mélancolie de la mort de sa fille Tullia : l’âpreté du lieu et la profondeur des bois semblaient l’abriter de la scélératesse des hommes.