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497. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

Au lieu que le XVIIe tout imprégné de philosophie cartésienne, mettait l’homme à part de la nature, nous nous sommes replacés au milieu des choses ; nous nous sommes mieux saisis comme une partie intégrante et inséparable de l’univers visible ; nous nous sommes sentis mêlés à tout le reste par nos obscures et profondes origines, plus proches du monde des plantes et des animaux, plus proches de la terre dont nous sortons, et nous l’avons mieux aimée. […] Et en effet, toutes les fois que M. de Glouvet décrit, on dirait qu’il s’est « transporté sur les lieux » pour en « dresser l’état ». […] C’est le fantôme évoqué par Victor Hugo dans ce vague et magnifique poème, Magnitudo parvi : Dieu cache un homme sous les chênes Et le sacre en d’austères lieux Avec le silence des plaines, L’ombre des monts, l’azur des cieux… Le pâtre songe, solitaire, Pauvre et nu, mangeant son pain bis ; Il ne connaît rien de la terre Que ce que broute la brebis.

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