Dans la Macédoine, près du mont Olympe, s’élevait une colonne avec un cippe de marbre, qui avait reçu, disait-on, les restes d’Orphée, tué près de ce lieu par les femmes de Thrace. […] Mais ce que ces vers décrivent nous frappe du moins par une vérité de couleur qu’atteste un voyageur érudit, plein des souvenirs du même lieu. […] Que le poëte Alcman, naturalisé à Sparte, ait eu à Lesbos un disciple dont l’harmonie merveilleuse, sans attendrir les pirates, enchantait jusqu’aux dauphins des mers, c’est un récit aussi gracieux dans les pages d’Hérodote que douteux en lui-même ; mais la tradition lyrique dans la Grèce est certaine du moins ; et, soit Arion, soit Amphion, jusqu’aux fables, tout dépose de cette puissance d’imagination et de mélodie, qui, des lieux où naquirent les chants homériques, circulait vers Thèbes et vers Athènes.