/ 2071
352. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

En reparaissant vers le même temps dans le Journal de Paris (janvier 1795), Roederer eut à parler plus d’une fois de Sieyès ; il le fit avec de constants hommages pour ses talents et sa profondeur de vues, mais avec une assez grande liberté de plume. […] Cependant la conversation continue, et l’homme aux cheveux noirs prend avec chaleur la cause de la liberté contre celui qui paraît hésiter à la défendre : celui-ci s’étonne, se rassure et se met à rire en disant : « Ma foi, je croyais que ce citoyen était un jacobin, et je n’étais pas à mon aise !… » Cela prouve que, sans la sécurité, il n’y a point de liberté. […] Il établissait qu’il était juste, utile, pressant, même pour les finances, de rendre à ces derniers la liberté de rentrer en France et dans leurs biens, réservant pour les autres toutes les sévérités de la loi et les rigueurs non pas tant de la confiscation que de la conquête. […] Roederer écrivait trop souvent et avec trop de liberté pour ne pas rencontrer sans cesse sous sa plume Mme de Staël, et surtout sa famille, ses amis ; elle était plus difficile et plus exigeante pour eux que pour elle-même.

/ 2071