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315. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Il est fort heureux qu’il ait lu Plutarque dans son enfance et par les soins de sa mère, car il ne l’aurait sans doute pas lu plus tard ; il n’en aurait eu ni le temps ni la patience, et nous n’aurions pas cette charmante lettre, la plus jolie de celles qu’il adresse à Marie de Médicis, et qui est des premiers temps de son mariage (3 septembre 1601) : M’amie, j’attendais d’heure à heure votre lettre ; je l’ai baisée en la lisant. […] Une telle lettre suffirait à faire la gloire du Plutarque d’Amyot, dont elle a toute la fraîcheur et les grâces souriantes, et elle y joint, comme écrite en mer par une douce brise, un reflet de la lumière et de la sérénité des flots. […] Il y a du talent dans ses histoires, mais trop de mauvais goût se mêle à ses plaisanteries dans ses lettres. Il existait dans l’antiquité, au temps d’Aulu-Gelle, des recueils de lettres du roi Philippe le Macédonien, père d’Alexandre : on les disait pleines d’élégance, de bonne grâce et de sens (« feruntur adeo libri epistolarum ejus, munditiae et venustatis et prudentiae plenarum »). […] C’est dans une lettre à M. de Lubersac, et vers le temps de Coutras ; toute la lettre est à citer : Monsieur de Lubersac, j’ai entendu par Boisse des nouvelles de votre blessure, qui m’est un extrême deuil dans ces nécessités.

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