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55. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

On ne sauroit trop louer la belle ordonnance de ce Poëme, ce grand intérêt qui y va toujours croissant, cet art singulier d’amener les événemens, & de présenter successivement au lecteur les tableaux les plus terribles de la guerre, & les peintures les plus riantes de l’amour. […] Sa longueur, les idées singuliéres dont il est rempli, un phœbus perpétuel, des tirades de vers où l’on ne trouve que la même pensée, ses images peu naturelles, tous ces défauts dégoûtent ou impatientent du moins un lecteur françois qui ne peut s’accoutumer à ces bizarreries italiennes. […] Il a dû trouver de grandes difficultés dans la modestie de notre langue ; cependant si on en excepte quelques négligences de style, quelques expressions trop familieres, sa version ne déplaira pas aux lecteurs les plus délicats. […] Ses peintures sont si vives, qu’elles enlevent l’ame du lecteur. […] L’essai sur l’homme du même Ecrivain, est bien supérieur à son essai sur la critique par le grand nombre d’idées neuves, élevées, hardies, exprimées d’une maniere vive & énergique, mais quelquefois trop concise, source de fatigue pour le lecteur.

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