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292. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Aussi tous ces ouvrages et tous ces poèmes, où l’écrivain ou le poète se moquent un peu d’eux-mêmes et de leurs lecteurs, ne peuvent être lus avec agrément qu’à deux époques de la vie : ou quand on est très jeune et qu’on n’a pas encore pleuré ; ou quand on est très mûr et qu’on ne pleure plus. […] Le professeur avait, en outre, pour fonction, celle de lecteur dans la maison de Léna. […] Ici le poète se complaît à décrire une des scènes pastorales de cette nature dont les imaginations poétiques sont le miroir complaisant, et qui rafraîchissent également le lecteur. […] L’Arioste abuse de la complaisance de l’imagination qui le possède, et risque d’impatienter la complaisance de son lecteur. […] Mais, au lieu de laisser dans notre entretien de la soirée cette mélancolie pensive que laisse la lecture d’un livre passionné dans l’esprit d’une société de lecteurs, notre entretien, plus gai et plus souriant qu’à l’ordinaire, se ressentit de la folie et de la verve du poète : la villa, les jardins, les bois de lauriers, les vallées de l’horizon, la mer et le ciel nous parurent pleins de paladins, d’enchanteurs et de belles aventurières poursuivies par leurs persécuteurs ou poursuivant leurs héros à travers le monde.

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