Il a écrit en français un petit traité intitulé Méthode pour commencer les humanités grecques et latines, qui est le résumé de son expérience et qu’il faut mettre à côté des écrits de Messieurs de Port-Royal en ce genre. […] Il tient la jeune intelligence constamment en éveil et en haleine, et mêle aux leçons de la gaieté et de l’intérêt ; il pratique le conseil de Charron et de Montaigne : « Je ne veux pas que le précepteur invente et parle seul, je veux qu’il écoute son disciple parler à son tour. » Il fait commencer le grec dans le même temps et sur le même pied que le latin. […] Ayant adressé ses volumes à la reine Christine qui était alors à Rome, elle accompagna cet envoi d’une lettre latine qui n’est que complimenteuse et emphatique. […] Accoutumée d’ailleurs à révérer l’Antiquité sous toutes ses formes, à reconnaître aux grands hommes, aux grands écrivains du paganisme des qualités et des vertus qui étaient un acheminement vers la morale chrétienne, elle trouvait mieux à concilier les objets de son admiration et de son culte dans la pleine et large doctrine de l’ordre catholique, dans cette voie latine qui ramène encore au Capitole, que dans ces autres voies plus strictes et particulières où la Réforme prise au sens de Calvin l’eût tenue confinée113. […] [NdA] L’abbé Fraguier, dans une pièce de vers latins adressée à Mme Dacier, lui parle en termes touchants de cette fille qu’elle pleurait : Quelle consolation, hélas !