— Il n’y a qu’un seul mérite, mais mérite tout local et que les Italiens seuls peuvent apprécier : c’est la langue toscane, ou plutôt l’effort de l’auteur pour traduire avec peine et succès son piémontais en étrusque. […] IV Octavie, Timoléon, Mérope, Philippe II, Polynice, Antigone, Brutus I et Brutus II, Sophonisbe, Rosmonde, Oreste, Agamemnon, Virginie, Marie Stuart, la Conjuration des Pazzi, Don Garcia, Agis, etc., etc. ; Saül, tragédie biblique que j’ai imitée ou traduite en vers dans ma jeunesse, et qui a quelque originalité parce qu’elle a plus de poésie réelle, ne sont pas sans talent, mais sont presque sans génie ; ces plagiats plus ou moins éloquents de langue étrangère, si l’on n’est pas soi-même un maniaque de langues, ne laissent rien dans l’esprit de celui qui les parcourt, que la froide satisfaction de se dire : J’ai lu une banale déclamation dans un dialecte bien imité. […] À son retour, il rêve une gloire poétique, mais il ne se trouve dans l’esprit ni poésie ni langue ; il se décide à suppléer à la poésie, qui lui manque totalement, par cette espèce de jargon pédestre qu’on fait passer pour du génie devant les parterres ; il va chercher une langue presque morte en Étrurie.