Quel homme a jamais mieux su manier sa langue dans tous les tons, sublime, moral, tendre, noble ou badin ? […] Plus je le lis, plus je m’y plais ; il vaudrait lui seul, à mon gré, la peine que l’on apprît la langue pour le lire. […] Son livre intitulé : Traité de la formation mécanique des langues et des principes physiques de l’étymologie (1765), rempli de remarques physiologiques extrêmement ingénieuses et ténues, participe de l’esprit du xviiie siècle, de son ambition, et un peu de sa chimère : avant de reconstruire idéalement les langues, et d’en rechercher à force d’analyse et de simplification conjecturale les racines primitives, il est plus humble et plus sûr de les étudier telles qu’elles nous sont données dans l’infinie variété de l’histoire, et de les comparer dans leurs diverses branches.