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902. (1902) Le critique mort jeune

Un langage sans idée, une littérature sans aliment s’épuisent tôt. […] L’« Esthétique de la langue française » ne proposait pas seulement des préservatifs contre la décomposition du langage imaginés d’après des règles arbitraires, mais conformes à la nature même et au rythme de notre idiome. […] Cependant, le P. de Rhodez, casuiste, posait cet axiome que « le péché ne saurait être plus grand que la conscience ne le dicte », ce qui se traduit ainsi en langage moderne : « Les hommes sont inégalement responsables devant la loi. » Bel acte d’audace intellectuelle et de probité scientifique, dit M. de Gourmont. […] Les « Deux Vies » auront une place assez distinguée toutefois parmi les romans réformateurs et « sociaux » comme on dit avec insistance dans un si bizarre langage, dont notre littérature regorge depuis quelques années. […] La passion reconnaissait son langage dans la bouche de ce prêtre ; elle s’entendait cours des âges, l’incessant martyre : entre les mâles aux yeux de bouc, brandissant couteaux, haches, tisons, des troupeaux de victimes défilaient, que la rage du propriétaire châtiait de s’être soustraites à son exclusive autorité.

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