Comme si ce n’était pas le plus insupportable abus de langage que d’appliquer les noms de « sceptique » ou de « pyrrhonien » à l’homme qui a cru avec la sincérité, l’ardeur et la violence de Pascal ! […] Ils n’avaient pas voulu voir, ou peut-être ils n’avaient pas vu qu’il y avait autre chose dans la préciosité qu’une révolution du langage. […] D’autres que lui, l’auteur de Paméla, par exemple, et l’auteur de la Nouvelle Héloïse, ont eu l’honneur dans l’histoire d’avoir fait parler au roman moderne le langage de la passion. […] Et il ira jusqu’aux nues toutes les fois que, comme dans le temps où nous vivons, la dépravation des mœurs ayant gagné, ce sera la mode que d’envelopper dans un langage plus singulier des pensées plus libertines. […] Tout son siècle a blâmé d’une seule voix, dans ses romans et dans ses comédies, l’affectation soutenue du langage et l’abus impatientant de l’esprit.