Les voilà lancés ; ils gesticulent, ils miment leur pensée, ils abondent en comparaisons ; même dans la conversation, ils sont imaginatifs et créateurs, avec des familiarités et des témérités de langage, parfois heureusement, toujours irrégulièrement, selon les caprices et les accès de l’improvisation aventureuse. […] Leur langage ressemble à des roulades de rossignols. […] Entre les mains de Shakspeare, il est devenu soldat brutal, homme du peuple pour le langage et pour les mœurs, athlète de Batailles, « dont la voix gronde comme un tambour », à qui la contradiction fait monter aux yeux un flot de sang et de colère, tempérament terrible et superbe, âme d’un lion dans un corps de taureau. […] Ce langage est celui de l’hallucination. […] Mais il n’a point ici pour langage le caquet charmant de Rosalinde ; il est ardent comme la saison.