N’est-ce pas, en effet, par la lecture des mémoires que nous pouvons le mieux saisir ce que fut le langage d’une époque ? […] Tout au contraire, avec cet écrivain de hasard qu’est souvent l’auteur de mémoires, nous avons chance de trouver en lui le langage ordinaire, le langage moyen, celui qu’on parle, et celui qu’il parle jusque sur la page où il écrit, celui de son milieu et le sien. […] Nous y trouverons bien plutôt, exprimés en un langage de poète, le charme des pays lointains et des cieux inconnus, la beauté du monde, la face universelle de la terre et ce qu’il a vu en ses longues courses marines … Mais les rivages où il a abordé n’ont jamais eu pour lui de brisants et d’écueils.