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1587. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Sa femme va s’en plaindre au Roi, qu’elle blesse par son langage, mais qui fait néanmoins secrètement lever l’interdiction. […] C’était là le langage, le caractère des conversations d’alors ; et l’introduction dans la pièce de personnages ridicules, mais vrais, en fournissant à Molière le moyen de rendre animé et comique un dialogue qui n’eût été autrement qu’une froide dissertation, lui permettait également de se défendre de la manière la plus sûre, en attaquant. […] Le marquis d’aujourd’hui est le plaisant de la comédie, et comme dans toutes les comédies anciennes on voit toujours un valet bouffon qui fait rire les auditeurs, de même dans toutes nos pièces de maintenant il faut toujours un marquis ridicule qui divertisse la compagnie. » Cela ne dut divertir que médiocrement le duc de La Feuillade, qui s’était reconnu dans le marquis de La Critique, et qui avait bien plus de raisons de croire que Molière ne l’avait pas oublié dans ce passage de son Impromptu. — Puis après avoir bien eu le soin de répéter par trois fois que c’est le Roi qui lui a ordonné de se venger, il se venge encore des prudes et des précieuses qu’Agnès et son langage avaient scandalisées et indignées. […] Ce poème restait toujours ouvert sur la table, et celui des convives auquel il échappait dans la conversation une faute de langage était, suivant la gravité de son délit grammatical, condamné à en lire quinze ou vingt vers. […] Voltaire donne la traduction d’un passage d’un livre des Indiens, écrit dans un langage que l’on parlait de temps immémorial aux bords du Gange, et recueilli par le savant colonel ; ce morceau renferme une anecdote qui, au dénouement près, a la plus grande conformité avec l’aventure du général thébain.

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