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975. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

laissez, laissez-moi m’enfuir sur le rivage, Laissez-moi respirer l’odeur du flot sauvage ! […] C’est pour cela qu’un jongleur ne doit pas laisser voir la même fatigue qu’un athlète ; c’est pour cela qu’un poète ne doit pas laisser sentir la recherche de la rime, tandis qu’on prend un certain plaisir à suivre le travail de pensée d’un mathématicien ou d’un philosophe. […] S’il n’y avait pour embellir l’univers que le poids, le nombre et la mesure, il nous laisserait presque indifférents. […] Beau et bon ne font qu’un, et cette unité, visible dans nos sentiments, se laisse pressentir dans les mouvements ou dans les sensations. […] Parfois alors, on distendait sa pensée pour la mettre en vers ; maintenant on préfère la laisser divaguer tout à son aise.

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