Dès la première guerre de 1621, Rohan, ne voulant point s’enfermer dans sa ville de Saint-Jean-d’Angely, y avait laissé Soubise qui tint bon devant l’armée du roi, reçut chapeau en tête la sommation royale, et n’y répondit que par ce mot d’écrit dont on a conservé les termes : « Je suis très humble serviteur du Roi, mais l’exécution de ses commandements n’est pas en mon pouvoir. […] Réfugié en Angleterre dans les intervalles des trêves, revenant avec les vaisseaux anglais qu’il s’efforçait d’introduire à La Rochelle, conducteur et pilote obstiné de l’étranger en ces parages, toute sa conduite en ces années éclaire d’un jour fâcheux et laisse à découvert par son côté le plus vulnérable la politique de Rohan, de cet aîné avec qui il était d’accord et unanime, avec qui il se concertait sans cesse, sauf à en être désavoué pour la forme en quelques occasions. […] Le maréchal de Thémines commandait l’armée que le roi opposa à Rohan ; il se présenta devant Castres, où la duchesse de Rohan, qui avait laissé son mari, avec un conseil ou abrégé d’assemblée, dut prendre sur elle, dans l’embarras de ses conseillers, de donner des ordres ; et la circonstance l’élevant au-dessus d’elle-même, cette personne mondaine, mais de courage, sut pourvoir à tout. […] Au préjudice de son serment, il ne laissa pas, à quelque temps de là, de se saisir des Sables d’Olonne, où voyant le roi fondre sur lui, il se retira à La Rochelle, comme les oiseaux craintifs se cachent dans les creux des rochers quand l’aigle les poursuit. […] D’un côté, il savait bien que dans dix ou douze jours on les aurait la corde au cou, mais d’autre côté il considérait qu’il fallait se hâter… » Il raille donc, il insulte, il n’a nul égard aux vaincus, et il les maltraite à proportion qu’ils ont été plus constants et courageux : Le Cardinal conseilla au roi d’envoyer le maire (l’énergique Guiton) hors de la ville, à cause de la grande inhumanité dont il avait usé envers ses citoyens, ayant mieux aimé les laisser misérablement périr de faim que d’avoir recours à la clémence du roi pour mettre fin à leurs misères ; d’envoyer à Niort Mme de Rohan la douairière, comme étant indigne que Sa Majesté la vît, pour avoir été le flambeau qui avait consumé ce peuple.