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700. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Le petit garçon : « Si tu veux me laisser jouer avec tous tes joujoux, comme s’ils étaient à moi, tu seras ma petite femme (Au bout de quelques instants de réflexion.) […] Il est intéressant sur l’anonymat des enrôlés de cette légion dont la patrie, le nom, les antécédents sont indécis, vagues, et laissés volontairement vagues. […] Gille est un simple fumeur de cigarettes, un jour qu’il s’était laissé aller à fumer un gros cigare, il rencontre Callias boulevard de Clichy, et comme Callias lui demande comment ça va : « Ma foi, lui répond Gille, avec un commencement de mal de cœur ! […] Oui, de laisser après lui des hommes et des femmes qui ne seront plus pour les vivants des siècles à venir, des personnages de livres, mais bien véritablement des morts, dont on serait tenté de rechercher une trace matérielle de leur passage sur la terre. […] L’un de nous se demande rêveusement, si les morts n’y laissent pas de leur image, revenant à de certaines heures.

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