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509. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Il ne paraît jamais avoir connu une première discipline bien sévère : il avait été élevé au collège des jésuites à Mâcon, puis à Paris ; son père, qui voulait faire de lui son successeur dans la magistrature, et qui l’obligea d’étudier les lois, le laissait en attendant se livrer aux amusements de son âge, aux muses légères, à la poésie galante et de compliment. […] Cet ouvrage n’eut pas autant de succès au Parnasse qu’il en avait eu à la Cour, et un poète de Paris s’en expliqua de cette manière… Je laisse l’épigramme, assez plate. […] Simonide, Platon, Léonidas de Tarente, Méléagre, ont laissé de parfaites et d’admirables épigrammes. Ces épigrammes, qui plaisent tant aux connaisseurs et sont exquises aux délicats, ne semblent souvent presque rien à les traduire ; quelques-unes seulement ont une beauté qui subsiste ou qui se laisse deviner d’une langue 293 à l’autre. […] Elle est toute seule dans une grande place qui est environnée de trois couvents, des jacobins, des capucins et des carmélites ; de manière que je suis là comme dans un petit ermitage, où mes amis ne laissent pas de me venir voir quelquefois, et où quand il me plaît d’en sortir, je n’ai qu’à faire deux cents pas pour me trouver dans le cœur de la ville.

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