Conclusion La cause et la loi que nous venons d’assigner aux variations du goût ont ce mérite et ce défaut d’être très générales ; l’une fait comprendre pourquoi l’évolution littéraire est incessante ; l’autre permet de tracer la trajectoire sinueuse et pourtant régulière que parcourt une littérature. […] Le jour où l’on aura su, ne fût-ce que dans la vie littéraire d’une nation, expliquer l’apparition et la disparition de tant de goûts divers, enchaîner l’une à l’autre les transformations subies par l’idée de beauté et les répercussions exercées par la littérature sur les autres branches de l’activité humaine, on aura certes accompli une œuvre dont la critique et la sociologie pourront tirer une grande utilité. […] L’humanité, devenue consciente de la marche qu’elle a suivie dans son mouvement d’oscillation et de progrès, saura les phases prochaines qu’elle doit traverser et elle pourra, sinon en modifier l’ordre, du moins éviter ou adoucir la brusquerie des secousses dans le passage de l’une à l’autre.