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494. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

quelle que soit la justice de ce supplice, nous ne pouvons ni approuver ni excuser ceux qui se donnent la mission de l’infliger au ridicule et même au crime de leur temps. […] Ne faut-il pas que justice soit faite de toutes ces iniquités ? […] » — « Oui », répondis-je, « dans les sociétés d’hommes un exécuteur est nécessaire à la justice ; il faut un bourreau, peut-être, quoique je n’en sois pas parfaitement convaincu, mais il ne faut pas être le bourreau. » Le satiriste sanglant est le bourreau des renommées ; il jette au charnier les noms dépecés de ses ennemis littéraires ou de ses ennemis politiques. […] Elle étincelle comme le fer chaud sous le marteau de forge, et chaque étincelle brûle le nom d’un de ses ennemis ; mais elle est sans pitié et souvent sans justice.

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