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715. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

— « Si tu te montres indulgente, quand les époux s’égorgent l’un l’autre, si leur crime n’est rien à tes yeux, si tu les regardes sans colère, je le dis que tu poursuis Oreste sans droit. » — Aussi bien, Pallas jugera les deux causes, il les ajourne à son tribunal : et tandis que le vol noir des Érynnies se remet en chasse, le Dieu court rejoindre son Suppliant dans la ville sainte. […] La colline où il s’assemblait, dans une enceinte à ciel ouvert, était celle où les Douze Grands Dieux avaient, disait-on, siégé pour juger Arès accusé du meurtre d’un fils de Poséidon. […] La cause a été jugée par suffrages égaux, il n’y a pour vous nulle offense. » Puis ce sont de splendides promesses, des dons magnifiques : pour fermer ces gueules aboyantes, Pallas leur jette des gâteaux de miel. — « Ne vous irritez donc point, ne frappez point cette contrée de votre colère ; n’y semez pas la stérilité en distillant sur elle la bave des démons, ce poison rongeur qui dévore le germe des êtres. […] L’intelligence souveraine représentée par Pallas fait débattre et juger la cause qu’allait trancher le glaive rouillé du talion.

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