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40. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

… Ainsi, excepté quelques aperçus tout-puissants d’un grand écrivain oublié, de ce Saint-Évremond tué et enterré par Montesquieu en vertu de la loi cruelle qui veut que le génie tue toujours celui qu’il a pillé, excepté la préface si hardie des Études historiques de Chateaubriand et quelques pages profondes, majestueuses et amères de Bonald dans ses Mélanges de littérature, on n’avait rien de jugé, de satisfaisant, rien de conclu sur Rome par la raison moderne, quand le livre de Champagny parut. […] C’est-à-dire qu’il possédait, jointe à des connaissances positives, la vue supérieure du Christianisme sans laquelle il est impossible de juger la société antique et même de la comprendre, l’homme ayant besoin pour juger une chose de valoir mieux qu’elle, de la tenir sous ses pieds, de la dominer ! […] Peut-être est-ce la faute de l’un et de l’autre, mais ce qu’il y a de certain, c’est qu’avec tout ce qu’il fallait pour juger l’Empire, dans ce livre débordant d’intelligence et de renseignements, l’Empire, politiquement parlant, n’est pas jugé.

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