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12. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 49, qu’il est inutile de disputer si la partie du dessein et de l’expression, est préferable à celle du coloris » pp. 486-491

Ceux qui jugent sans refléxion, ne manquent pas de supposer en faisant leurs jugemens, que les objets affectent intérieurement les autres, ainsi qu’eux-mêmes ils en sont affectez. […] trahit sua quemque voluptas. ils auroient raison, si chacun se contentoit de juger pour soi. Leur tort est de vouloir juger pour tout le monde. Mais les hommes croïent naturellement que leur goût est le bon goût, et par consequent, ils pensent que les personnes qui ne jugent pas comme eux, ont les organes imparfaits, ou qu’elles se laissent conduire à des préjugez qui les gouvernent sans qu’elles-mêmes s’apperçoivent du pouvoir de la prévention.

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