Voilà ce qu’on appelle le public, et à qui l’on en appelle constamment, c’est-à-dire une masse incapable de juger par elle-même, dont dispose, séance tenante, une claque bien organisée ou une cabale bien faite. » C’est bien cela. […] L’opinion, en peinture, est faite par les artistes, — les critiques d’art, qui autrefois écrivaient leurs « salons » au pied levé, ayant été convaincus de tant de sottises qu’ils n’osent plus guère juger spontanément, sans le contrôle des personnes du métier. […] Ces gens (les critiques), ajoute-t-il, laissent échapper les plus belles occasions de nous convaincre qu’ils ont de la capacité et des lumières, qu’ils savent juger, trouver bon ce qui est bon et meilleur ce qui est meilleur. […] La méthode, au fond, reste la même ; et, qu’on l’avoue ou non, c’est toujours, pour chacun, la liberté de se tromper, la liberté de juger à ses risques et périls. […] Elles ne seraient importantes que si elles avaient assez de poids pour entraîner la cassation de la chose jugée, renouveler la critique et changer l’opinion de la multitude.