— Je substitue l’art à la nature, pour en bien juger. — Si vous vous exercez souvent à ces substitutions, vous aurez de la peine à trouver de beaux tableaux. — Cela se peut, mais convenez qu’après cette étude le petit nombre de ceux que j’admirerai en vaudront la peine. — Il est vrai. […] Je ne vous en dis rien, vous en jugerez. […] Il était dans le lointain, à en juger par les objets interposés et la manière terne et grisâtre dont il était éclairé : proche de nous toutes les couleurs se distinguent, au loin, elles se confondent en s’éteignant, et leur confusion produit un blanc mat. […] C’est à l’effet successif de ces sensations, à leur violence, à leur somme, que nous nous entendons et jugeons ; sans cette abréviation nous ne pourrions converser, il nous faudrait une journée pour dire et apprécier une phrase un peu longue. […] Vernet dit qu’il laisse au temps le soin de répondre à ce reproche, et de montrer à ses critiques combien ils jugent mal.