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298. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Voltaire aurait été bien surpris si, dans un de ses moments d’inquiétude secrète sur la durée de ses œuvres, quelqu’un lui eût dit qu’en écrivant une épopée il s’était donné le même genre de tort que Chapelain, et qu’au jugement des connaisseurs, la Henriade ne serait qu’un exemple plus illustre que la Pucelle d’un mauvais poème épique composé selon les règles. […] — Un seul, dit-il ; il n’y en a pas un second. » C’est le jugement de la Beaumelle et de Fréron qui a prévalu. […] Je comprends Buffon les mettant au même rang que les Saisons de Saint-Lambert et les Mois de Roucher, dans cette boutade à madame Necker : « Saint-Lambert, au Parnasse, n’est qu’une froide grenouille, Delille un hanneton, et Roucher un oiseau de nuit. » Le jugement, pour être rendu de mauvaise humeur, n’en est pas moins juste ; encore aujourd’hui, ce n’est pas sans mauvaise humeur qu’on lit ces poésies, surtout les Saisons. […] Otez de ses jugements le trait personnel, ils restent vrais.

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