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1002. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

il ne s’agit pas, dans ce jugement et ce mépris de la philosophie de Diderot et de son siècle, des grands esprits religieux qui la combattirent comme de Maistre, Bonald, Chateaubriand, Lamennais (avant sa lamentable chute) et madame de Staël, si profondément religieuse, quoique protestante. […] La plupart de ses jugements sur les hommes de l’École française, Chardin, Vernet, Vanloo, Greuze, Lautherbourg, Casanova, Lagrenée, Deshays, Boucher, qu’il compare à l’Arioste et pour lequel il finit par être justement sévère, — car le cynique, chez Diderot (et vous savez qu’il y était), a parfois de très belles manières de s’arrêter et de se purifier en montant, — tous ses jugements sont restés, et la forme qu’il a donnée à ces jugements n’a pas, après lui, été surpassée. […] Ainsi, par exemple, sans les Mémoires et les Lettres de lord Byron, qui aurait su que le sombre poète du Giaour cachait un dandy jaloux de Brummell et de ses gilets, et le terrible jacobin de la Vision du jugement et des vers atroces contre Castlereagh, le plus hautain des aristocrates ?

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