Gustave, au plus fort de son délire amoureux, écrit sur son journal : « J’ai avec moi quelques auteurs favoris ; j’ai les odes de Klopstock, Gray, Racine ; je lis peu, mais ils me font rêver au delà de la vie… » Remarquez Gray, et surtout Racine, après Klopstock ; cela se tempère. […] M. de Bonald l’ayant à ce propos persiflée, dans le Journal des Débats du 28 mars 1817, d’un ton tout à fait badin214, une plume amie, qui n’est peut-être autre que celle de Benjamin Constant, la défendit dans le Journal de Paris du 30, et rappela au patricien offensant les simples égards qu’au moins il devait, lui, l’homme des races, à la petite-fille du maréchal de Münnich. […] Le journal le Semeur (octobre 1843) a consacré deux articles à Mme de Krüdner en insistant naturellement sur le côté religieux et mystique : nous ne l’avions pris qu’au sérieux, le respectable écrivain le prend tout à fait au grave et veut bien nous reprocher d’avoir une fois légèrement souri. […] Aujourd’hui qu’elle s’est jetée dans la dévotion mystique, elle fait des prophéties, c’est encore du roman, mais d’un genre tout opposé… » Il finissait et concluait du même ton : « L’Évangile en main, j’oserai lui dire que nous aurons toujours des pauvres au milieu de nous, ne fût-ce que de pauvres têtes. » L’anonyme du Journal de Paris se permit de trouver ce jeu de mots final plus digne de Potier ou de Brunet, que d’un chrétien sérieusement pénétré de l’Évangile.